Majaless Menzel Abderrahmen

Menzel Abderrahman De plus belle avec Terras !
On les croyait, à tort, émoussés ces “Majaless” de Menzel Abderrahman voire sur une courbe descendante, tant peu d’échos en filtraient. Après avoir assisté le vendredi 17 novembre au “Majless” réservé au Docteur Rachid Terras, l’on a dû changer d’avis. En réalité, les têtes pensantes de “Majaless” comme notamment l’homme de théâtre Mahmoud Mejri ou Hichem Mrad, le directeur de la Maison de la Culture Ibn Roched — le lieu de ces rencontres littéraires — préfèrent travailler loin de tout tapage, avec une humilité sans équivoque. Tout bonnement. Après Hlima Daoud et Khédija Souissi invitées le 21 octobre dernier autour du thème “Du théâtre à la télévision”, le témoin a été passé donc au Docteur Rachid Terras appelé à relater ses “carnets de médecin de ville”. Mais, d’emblée, disons le : on a vite déchanté car pas un mot n’a été finalement soufflé à propos du long processus médical du docteur Terras qui va du gynécologue accoucheur à l’ancien chef de service hospitalo-universitaire de gynécologie, maternité et planning familial de l’hôpital de Bizerte, avec un bref passage à l’hôpital Charles Nicole à Tunis. En passant par ses multiples travaux scientifiques, son expérimentation clinique de nouveaux médicaments, etc…

Une vie
C’était, d’ailleurs, prévisible : devant “cette personnalité nationale” (dixit Mejri), à multiples facettes, le côté du docteur militant dès son jeune âge au lycée Stéphane Pichon de Bizerte (renvoyé d’ailleurs dudit lycée en 1952 pour incitation à la grève contre l’usurpateur français), puis surtout guide, en tant que Maire de la ville s.v.p, de la célèbre manifestation du 18 août 1961 (la nuit des longs couteaux !) contre les paras français, devait l’emporter.

Et notre jeune docteur-maire d’à peine vingt-sept ans de rentrer déjà dans la postérité ! Précoce, oui : à un âge où d’autres se frottaient le derrière sur les bancs des facs, Rachid Terras était membre-fondateur de l’UGET à Paris et, plus tard, fondateur du Club Khémais Ternane, du club des enseignants, membre fédéral de la F.T.F, président du CAB (de 1958 à 1965 soit sept ans !), du Croissant Rouge, section de Bizerte, en plus d’autres responsabilités partisanes. “Cuisiné” donc mais pas assez, l’un des “pères fondateurs” du planning familial tunisien, dont la réussite constitue l’une des fiertés de la Tunisie moderne d’après l’indépendance était parfaitement capable de rêve prémonitoire puisque dès 1957 il “dissertait” sur l’importance du port de Bizerte en tant que future zone franche. Près d’un demi-siècle plus tard, le projet devenait une réalité avec le P.A.E.B (Parc d’activités économiques de Bizerte). Futuriste, à maintes fois “ministrable”, Rachid Terras compte incessamment “transcrire” ce vécu autobiographique sous forme de livre avec le concours de l’écrivain Bouzaïane Saâdi… ex-enseignant à Bizerte. Une initiative à saluer vu la richesse et l’expérience de l’homme. L’autre volet de ce “Majless”, suivi notamment par des personnages “historiques” de la Bataille de Bizerte et du “putsh manqué” contre l’ancien président Habib Bourguiba dans la foulée, à l’instar de Kaddour Ben Yochret, Mohamed Salah Baratli, avait trait aux interventions des présents.

Invitation
Dans l’ordre, ont pris la parole : Rachid Daouadi, Mohamed Grimane, Salah Dimms, Kamel Karoui, Mohamed Habib Sta, Mohamed Hédi Baccouri, Salah Nawairi, Kaddour B. Yochret. Les témoignages fusaient de partout et là encore l’on a appris que le nom de Rachid Terras reste lié pour l’Histoire à la création du club de l’étudiant bizertin, à ces “millions” de dinars “investis” par la Municipalité de Bizerte du temps de notre docteur pour acheter des livres aux élèves et aux étudiants bizertins (la Municipalité faisait fonction, en plus de ses autres charges et attributions de pôle culturel, associatif et sportif), à la Maison de feu Habib Bougatfa.

Des vérités tangibles dont on ne peut pas se passer quand on parle de Rachid Terras, une véritable mémoire vivante pleine d’enseignements, de leçons, etc… En l’invitant, les “Majaless” Menzel Abderrahman ont vu juste. les prochains inscrits sous le feu de la rampe : Khaled Barsaoui (“un long-métrage et après”) le 08 décembre, Hatem B. Othman (“Les mutations sociales et la culture des jeunes”) le 19 janvier 2007, Foued Mbazaâ (“Loin de la politique”) le 16 février 2007, Sonia Mbarek (“Du paysage musical tunisien”) le 09 mars 2007, Abdelwahad Braham (“Les mondes du romancier”) le 06 avril 2007, Jamila Mejri et Souilmi Boujemaâ (“Deux expériences dans un seul monde”) le 27 avril 2007, et, enfin, Nja Mahdaoui (“La technicité des lettres arabes ou la calligraphie arabe”) le 18 mai 2007.
 


Avec Abdelwaheb Braham, Romancier en voque Les «Majaliss» reprennent de plus belle... 
Les détracteurs voire les fossoyeurs de «Majaliss» de Menzel Abderrahman ont dû déchanter, sans nul doute: Cet espace culturel, situé à la maison de la culture Ibn Rochd, dans cette superbe localité de Menzel Abderrahman près de Bizerte, revient à la charge, après les rendez-vous manqués avec successivement Sonia Mbarek, Foued Mbazaâ, Nja Mahdaoui. Samedi 19 mai dernier, la reprise a été «foudroyante» avec un certain Abdelwaheb Braham, écrivain, romancier, récipiendaire de plusieurs prix littéraires dont dernièrement celui du prix spécial du jury du «Comar», pour sa dernière publication: «Taghribet Ahmed El Hajri». Assurément, de fins lettrés tel Dr Mahmoud Mejri qui dirige avec une rare maestria ces «Majaliss» ou Hichem Mrad en charge de l’intendance et de l’organisation de cette manifestation sont non seulement des gens de compétence mais aussi imbus d’une ténacité sans faille. Idem pour ce peintre Manoubi Boussandel.

Disséqué par Mahmoud Mejri dans un «préambule à six lanternes», l’itinéraire littéraire de Abdelwaheb Braham impressionne: le roman, son dada de toujours, lui colle à la peau dès sa prime jeunesse. Né à Bizerte, parti à 15 ans à Tunis pour étudier à la prestigieuse Zitouna, là il rencontre notamment M’hamed Marzouki, le grand érudit de «la geste hilalienne», entre autres, qui a guidé ses premiers pas, en la matière. Ensuite les rencontres avec les poètes Mnaouer Smadah, Hédi Noômane etc. additionnées aux «conseils» de certains de ses professeurs tels Tahar Kassar, Tahar Maboûj etc. n’ont fait qu’asseoir pour de bon «sa revendication pour l’écriture». Pour Braham, d’ailleurs, «l’écriture est avant tout un projet» où le facteur hasard, fortuit, divin même ne s’annonce pas. Les Braham sont six frères et lui seul, Abdewahad, s’est «entiché» de cette vocation. Quelles explications? Sinon qu’elle reste, avant tout un don et rien que tel l’écriture.
 
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :